samedi 26 janvier 2013

Première session 2013 des Forums Régionaux du Savoir

Il y a peu de temps, nous avons eu vent de Science Action Haute-Normandie qui est :
une association régionale dont la vocation première est de promouvoir la culture scientifique, technique et industrielle en région Haute-Normandie.
Parmi ses diverses actions, l'association organise les Forums Régionaux du Savoir qui ont lieu tous les mois à l'Hôtel de Région de Rouen. Ces forums sont gratuits et ouverts à n'importe qui mais il faut tout de même réserver sa place.

Effectivement, je n'ai vu aucune publicité pour ce forum mais pourtant, beaucoup de personnes en ont connaissance. Pour dire, deux salles sont réservés pour chaque forum. Dans la première, l'interlocuteur vient faire sa présentation, alors que dans la seconde, ce n'est que la retransmission.



Nous sommes donc arrivé suffisamment en avance pour réussir à avoir une place dans la première salle pour assister à l'intervention de Mme Florence Jany-Catrice sur :
la mesure de la richesse d'un territoire et les alternatives au Produit Intérieur Brut (PIB).
Sujet dont je vais tenter de résumer les propos dans ce post.

Tout d'abord, il a été souligné que lorsque l'on parle de croissance, l'on parle implicitement de croissance du PIB. Or, qu'est ce qui prouve que le PIB soit le meilleur facteur d'évaluation de la richesse du territoire ?

Pour commencer, l'intervenante précise qu'en Janvier 2008, M. Nicolas Sarkozy nomme une commission d'experts afin de :
trouver de nouveaux indicateurs de performance économique et du progrès social.
Pour faire quoi exactement ? Et bien pour essayer de trouver de nouveaux critères, de nouvelles valeurs, de nouvelles manières autres que le PIB pour évaluer la richesse d'un pays.

Mais alors, qu'est-ce qui ne convient pas avec le PIB exactement ?

1. Le PIB comme principal étalon de richesse

Débutons sur un point positif. Le PIB a un énorme pouvoir synthétique.
Sa définition a été rappelée de la sorte :
Le PIB, c'est tout ce qui est produit pendant l'année (résumé au secteur privé) plus l'évaluation de ce qui est produit (ou plutôt, dépensé) par les administrations publics.
Il s'est imposé comme principal étalon car il est exprimé en unité monétaire mais surtout, il est mondial ! N'importe quel territoire peut calculer son PIB et ainsi, comparer ses résultats.

2. Critiques du PIB

Il faut savoir que le PIB est critiqué depuis sa création en 1929 par Simon Kuznets, prix Nobel d'économie en 1971. Il a lui-même appelé à prêter une attention particulière à cette invention car
il ne faut pas considérer le PIB comme un critère de bien être de vie de la population.
Or, ce PIB a été inscrit dans les divers systèmes de comptabilité nationale juste après la seconde guerre mondiale. Pourquoi ? Tout simplement dans le but de mesurer leur puissance.

Depuis, le PIB sert comme pilotage automatique de l'économie depuis un certain nombre d'années par divers gouvernements.

Malheureusement, beaucoup de choses ne sont pas prises en compte par ce PIB qui, de façon légitime, pourraient l'être.

2.1 Tout ce qui est produit est considéré de façon positive.

Cependant, pour produire, des entreprises piochent dans les ressources naturelles qui sont, de base, sans prix (l'air, l'eau, l'exploitation des sols, etc.). Cette utilisation en vient à bousculer l'écosystème.

Prenons l'exemple des éleveurs de bétail. Leur production est considérée au volume.
Autrement dit :
Toujours plus = toujours mieux !
Seulement, pour pouvoir produire, il faut consommer un certain nombre de ressources naturelles qui vont finir par disparaître. Pourquoi ne pas associer un critère de consommation de ces ressources pour pondérer le résultat et pourrait alors devenir négatif ?

2.2 Le PIB oublies certaines entreprises.

Effectivement, le PIB ne tient pas compte de la production (comptablement parlant) de certaines entreprises.

Par exemple, d'apprêt un rapport de l'INSEE, l'activité bénévole en France s'élève à plus d'un milliard d'heurs soit environs 820 000 équivalent temps plein.

Second exemple, l'activité domestique (ménage, garde d'enfant, cuisine ...) est équivalente à 1/3 du PIB !

2.3 Indicateur de moyenne.

Un des griefs qui peut être retenu à l'encontre du PIB est bien le fait qu'il ne prenne pas en compte la bonne répartition des richesses dans un pays.

En France par exemple si l'on prend le rapport entre les 10% des plus hautes revenus sur les 10% des plus bas revenus, un rapport de 4 est obtenu. Rien de bien extraordinaire me direz-vous.
Seulement, si le même calcul est effectué mais en prenant en compte le patrimoine cette fois, alors ce rapport monte à 307 !

2.4 Le PIB est une mesure de flux.

De façon équivalente à l'exemple précédent, le PIB ne prend en compte que les flux monétaire  autrement dit, en mouvement (n.d.l.r. dont 95% est généré par la bourse et 5% par les salaires, achats, liquide ...).
De ce fait, il y a une indifférence total du patrimoine que possède le pays.
Il est également indifférent au stock dans lequel il est nécessaire de puiser afin de produire (on en revient aux ressources naturelles).

3. Est-ce qu'il faut mettre quelque chose à la place du PIB ?

Une réponse normande a été apportée ici, peut-être que oui, mais aussi peut-être que non.
Effectivement, bien que le PIB ne soit clairement pas un critère suffisant pour évaluer l'état de développement d'un pays (en tout cas, plus maintenant), il est difficile de concevoir des bon élément qualifiant le bonheur, le bien être ...

C'est pourquoi on en arrive désormais à développer une sorte de quantophrénie. On cherche absolument à tout quantifier même des élément tout aussi subjectifs que sont le bien être et le bonheur, pour tenter de créer des alternatives au PIB.

Malheureusement, comme il est très difficile, on en arrive à que :
ce qui ne représente rien dans le PIB (qui n'est donc pas quantifié) ne se retrouve pas dans les programmes politiques (activité domestique, bénévolat ...).
Or, pour rappel, le PIB n'est pas un critère de bien être de vie de la population ...

Seulement, si l'on souhaite de nouveaux critères d'évaluation :
Qui est légitime pour énoncer les indicateurs quantifiant ce qu'est le bonheur, le bien être, le développement durable ?
C'est là que la démocratie intervient mais est-ce que (par exemple) la somme des bonheurs individuels fait la le bonheur de la société ? Clairement, non mais qui d'autre alors ?

Mme Florence Jany-Catrice termine alors par une expérimentation menée dans le Nord-Pas-De-Calais, à savoir une création de ces nouveaux indicateurs par des individus dits civiques.
En a alors découlé un certain nombre d'éléments proposant alors un nouveau système permettant de mesurer la richesse d'un pays en prenant une dimension humaine.

Conclusion

L'économie n'étant pas mon domaine de prédilection (et ça se voit), j'ai trouvé l'exposé de Mme Florence Jany-Catrice assez clair et accessible.
Nous avons pu comprendre le problème que soulève le PIB comme indicateur de bien être d'individus dans une société tout en expliquant clairement les difficultés d'en créer un nouveau ainsi que la légitimité des personnes le concevant.

Le 7 février prochain, la physique quantique est à l'honneur grâce à la présence de M. Serge Haroche, prix Nobel de physique 2012 et promet d'être tout aussi passionnant !

N'hésitez-pas à critiquer ce genre de résumer pour voir si cela vous est utile et si cela vaut la peine d'en faire d'autres :)

N.B : je tiens à préciser que les propos rapportés ici n'engagent que moi et ne sont que le reflet de ma compréhension de la présentation. Excusez-moi si de grossières erreurs d'économie sont faites mais n'hésitez pas à m'en faire part dans les commentaires !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire